Cohérence cardiaque et effort séquencé
{Je vous présente aujourd'hui un article tiré du Hors-Série n°7 sur le Vinyasa. Il est vraiment passionnant. Dans le hors-série vous trouverez plusieurs propositions de séances sur des thèmes différents, très originales, et de très bons articles. Celui que je vous présente ci-dessous explique tous les bienfaits et les raisons de la pratique du Vinyasa. Même si vous êtes débutant, si vous avez envie d'essayer, c'est possible ! N'hésitez pas à me contactez contactyogasophro@gmail.com} L’attention portée à l’équilibre du temps de l’inspiration et l’expiration dans les Vinyasas ou les postures permet de déclencher la cohérence cardiaque et d’en goûter tous les bénéfices. Explications.
Il y a quelques années, l’Américain Christopher Tompkins qui découvrait au Cachemire un manuscrit de 24 000 pages miraculeusement conservé, au sein duquel le Vinyasa est défini comme étant une « séquence naturelle » lors de laquelle ondes cérébrales et rythme cardiaque influent l’un sur l’autre et s’harmonisent à la respiration et au mouvement. Ce que ce manuscrit met en lumière n’est autre que le concept de cohérence cardiaque, formalisé aux États-Unis il y a seulement 20 ans, suite à des recherches médicales en neuroscience et en neurocardiologie. La cohérence cardiaque fut mise sur le devant de la scène en France par David Servan-Schreiber. Le principe est simple : le fait d’équilibrer le temps de l’inspiration et de l’expiration régule également certaines ondes cérébrales et le système nerveux autonome. La respiration en ujjay La respiration est l’un des rares leviers pour influencer notre système nerveux autonome puisqu’il englobe le contrôle volontaire – je peux modifier la façon dont je respire – et le contrôleur involontaire – sans y penser mon cerveau me fait respirer en permanence. En effet, le cœur compte environ 100 000 cellules neuronales, lui donnant ainsi la capacité d’influencer nos émotions.
Dans le Vinyasa, on pratique une forme particulière de respiration, appeler ujjay, qui est associée à des inspirations et expirations d’égal longueur et intensité, sans apnée. La respiration est ici longue, profonde, et consciente. Cette conscience continue de la respiration aide à développer la concentration et à diriger l’attention vers les sensations internes.
La cohérence cardiaque
Concrètement, la cohérence cardiaque, c’est quoi ? Nous prenons pour acquis que notre pouls est régulier, pourtant il n’en est rien… Entre chaque battement cardiaque il existe des micros variations qui font que notre cœur ne va pas si régulièrement que nous le croyons. C’est microvariations qui font que notre cœur ne bat pas si régulièrement que nous le croyons. Ces microvariations représentent ce que nous appelons la variabilité cardiaque. En cas de fort stress, la variabilité se fait plus chaotique, le cœur s’emballe, envoyant au cerveau un signal de dysfonctionnement impactant de manière néfaste l’organisme. En adoptant une respiration rythmée, nous influons sur la variabilité des battements de notre cœur qui devient régulier, signe que l’organisme est entré en cohérence cardiaque. C’est l’outil par excellence de la gestion du stress et des émotions, avec une diminution notoire de l’anxiété. La cohérence cardiaque permet d’augmenter la capacité de réflexion et de prise de décision, mais également de développer l’intuition et d'agir sur la qualité du sommeil et le fonctionnement du système digestif et immunitaire. Afin d’ obtenir des résultats bénéfiques à moyen et long terme, il est conseillé de pratiquer des exercices respiratoires plusieurs fois par jour (3 fois 5 min par jour sans forcément y associer un mouvement).
Le travail séquencé en yoga et en sport
Dans la pratique du Vinyasa, le travail séquencé amène successivement des phases de travail cardio-vasculaire, puis des épisodes de semi-repos lors desquels on se pose dans les postures. À maintes reprises on prend le temps de respirer, permettant encore de revenir au point mort, d’accueillir le souffle, de le laisser se transformer et ainsi accueillir pleinement les bénéfices de la pratique.
Cette alternance d’accélération et de ralentissement n’est pas sans rappeler les méthodes d’entraînement dit « fractionné » des pratiques sportives comme la course à pied ou le vélo, durant lesquelles on alterne des périodes de pratique intense et des périodes de récupération relative.
Dans la pratique sportive cependant, le principal intérêt de la séance d’entraînement fractionné est d’impacter la quantité maximale d’oxygène que nous pouvons peut emmagasiner. On travaille ainsi tout le système cardio respiratoire, dans l’intention d’utiliser l’air inspiré plus efficacement, de muscler le cœur et augmenter ainsi endurance et performances.
Ces séquences de travail sont très intenses, et le parallèle avec le Vinyasa ne peut se faire que dans la construction de la séance, à savoir une alternance de période d’accélération et de retour au calme. Car le yoga va au-delà de la performance, il en est même l’inverse et invite à être en pleine conscience plutôt que dans la recherche permanente de l’atteinte d’un objectif.
Les bénéfices de l’approche séquencée
Le bénéfice de l’approche sérielle, séquencée, fractionnée du Vinyasa se trouve dans ce qu’il amène à une bonne communication avec le corps, dans le sens de le préparer à la mémoire posturale, par un travail profond quelque soit le rythme. Le travail cardio-vasculaire est bien présent en Vinyasa, mais il se situe dans la conscience de ce qui est bon pour soi, en restant entre 40 et 60 % de ses capacités, plutôt que de viser le « toujours plus ».
Le Vinyasa Flow est constitué et de séries de postures enchaînées de manière à ouvrir et à renforcer le corps de manière progressive. Tel asana va préparer le ou les suivants, en complétant ou en compensant les effets des précédents. Le Vinyasa est une pratique dynamique certes mais qui n’est pas acrobatique, ni réservé à une catégorie de pratiquant jeunes ou particulièrement athlétiques. C’est une approche globale et complète, aux multiples aspects. Pratiquer dans le respect des possibilités de chacun, elle a un impact positif sur la santé physique et émotionnelle.
À lire pour compléter
David Servan-Schreiber, guérir, Ed. Pocket